Le territoire de Davayé est habité depuis la nuit des temps par des peuplades gauloises; mais ce sont sans doute les Romains qui y établissent une villa, un domaine rural. C’est l’étymologie du nom de Davayé, « Davaiacus », qui nous propose cette explication, aucun texte n’en révélant l’existence avant le X° siècle.
Les Romains s’en vont, arrivent les Burgondes puis les Francs.
Ce n’est qu’au X° siècle que Davayé passe de l’ombre à la lumière. En effet, le village est cité par son nom pour la première fois en 938 dans une charte par laquelle l’évêque de Mâcon dispense les habitants d’une partie de leurs redevances pour alléger le poids des dévastations commises sur leur territoire par les Hongrois lors de leur invasion dans la région en 937.
Il existe d’autres chartes mentionnant Davayé et l’ensemble de ces documents établit qu’au X° siècle Davayé formait un village, une circonscription territoriale d’une certaine importance. L’existence d’une église* réservée à cette communauté en témoigne.
Après l’achat en 1239 du comté de Mâcon par le roi de France, Davayé, qui en dépendait, se retrouva dans le baillage royal du Mâconnais dont le siège était à Mâcon. Ce baillage fut ensuite divisé en châtellenies royales et celle de Davayé englobait, outre Davayé, les villages de Charnay, de Saint Léger, de Solutré et de Vergisson. Le seigneur de cette châtellenie résidait dans son château en Durandys.
Puis nouveau retournement. Par le traité d’Arras en 1435 le comté de Mâcon devient propriété du duc de Bourgogne et la châtellenie de Davayé devient bourguignonne jusqu’à ce que Louis XI en 1477 intègre définitivement le duché de Bourgogne à la couronne de France.
Ensuite le destin de Davayé se fond dans celui du royaume de France, et rien de particulièrement important ne vient interrompre la vie paisible du village où les guerres de religion passent relativement inaperçues.
C’est 1789 qui marque un bouleversement dans l’histoire de Davayé comme dans celle de la France. La révolution fait disparaître la châtellenie royale ; les biens de l’Eglise, du seigneur et des nobles sont saisis et vendus aux enchères favorisant l’apparition d’une nouvelle classe de bourgeois dans le village. Philibert Dejoux, issu d’une vieille famille de Davayé, est le premier maire du village. Il est chargé de gérer les affaires et l’état-civil de la commune avec son conseil municipal.
Davayé fait partie du département de Saône et Loire créé par les décrets des 20 janvier et 4 mars 1790 et après différents changements est intégré au canton de Mâcon sud.
L’ordre revenu, le destin de Davayé s’aligne sur celui de la république. La fin du XIX° siècle apporte au village une prospérité qui réveille le long fleuve tranquille de la vie agricole et viticole de ses habitants : construction de nouvelles routes, d’une nouvelle mairie-école, d’une poste, transformation ou plutôt reconstruction de l’église, construction d’imposantes maisons bourgeoises, symboles de la prospérité de leurs propriétaires.
Le drame de 1914 inflige à Davayé comme à toutes les communes de France des cicatrices encore visibles sur le monument aux morts du village. Puis le temps se chargeant d’apaiser les drames la vie reprend jusqu’à ce que le deuxième conflit mondial, certes moins meurtrier que le premier, vienne à son tour marquer la vie du village.
Après la joie de la libération, des transformations profondes, économiques et sociales apparaissent à Davayé. La polyculture se transforme en monoculture et la vigne est aujourd’hui pour ainsi dire la seule ressource des habitants travaillant sur le territoire de la commune. Cette importance de la viticulture est encore soulignée par la création dans l’année 1960 d’un lycée agricole et viticole sur une propriété appartenant au département de Saône et Loire.
La proximité de Mâcon et de multiples voies de communication, A6, A 40, TGV, Lyon St Exupéry, a rendu le village situé dans un cadre remarquable encore plus attractif, et beaucoup sont venus et viennent s’y installer pour jouir des attraits de la commune sans avoir les inconvénients des villes où ils travaillent. La population croît sans cesse en fonction des constructions individuelles ou des créations de lotissements.
Avec tous ces atouts, le village de Davayé peut regarder avec confiance le XXI° siècle qui s’ouvre devant lui.
Gérard Kaiser
Sources :
Paris, imprimerie Dumoulin, 1906, tiré à 100 exemplaires
Réédité par les soins de la commune – 22 euros
édité par l’association Davayé-Loisirs en décembre 2005 – 33 euros
On peut se procurer ces deux ouvrages en s’adressant à la mairie ou à l’association Davayé-Loisirs.
Au fil des archives de la commune : le cimetière
Documents consultés – salle des archives de la mairie :
Petit rappel sur les cimetières de Davayé
Le premier cimetière : le cimetière mérovingien
En mars 1896 un habitant de Davayé, procédant au minage d’une vigne lieudit A la Côte, au-dessus du ruisseau de la Denante, découvrit successivement huit sépultures sous dalles accompagnées de quelques objets, dont un sou en cuivre doré percé d’un trou, à l’effigie du roi mérovingien Childéric II, qui a régné de 663 à 675 ; ce sou a été fabriqué pour servir d’ornement par l’atelier monétaire de Marseille.
On peut alors supposer qu’il existait un cimetière à cet endroit, nous dit Léonce LEX (Annales de l’académie de Mâcon, 1896). Ce cimetière était proche de l’église primitive de Davayé, « Saint-Julien des prés », construite dans un terrain marécageux à proximité de la « fontaine de chaponière ».
Le deuxième cimetière : a suivi au 12° siècle la nouvelle église au Molard.
Le troisième cimetière : déplacé aux Thorins, en 1865.
Le 14 mai 1865, le conseil municipal de Davayé expose que « depuis quelques années la population se plaint avec raison de l’exiguïté du cimetière, de sa position au centre de l’agglomération du hameau de l’Eglise et des eaux souterraines lesquelles, quand elles règnent, sont un obstacle pour creuser les fosses dans une profondeur voulue, ce qui pourrait compromettre la salubrité ; depuis quelque temps on ressent un besoin impérieux de changement. »
Des démarches ont été faites auprès de M. Guigue de Maisod qui, « après nouvelles sollicitations, a bien voulu dans sa munificence céder gratuitement à la commune douze ares de terrain ».
L’acte de donation a été passé le 11 mai chez maître Lamain à Mâcon. M. Anne Guillaume Chrysogone Guigue de Maisod « se réserve un espace de terrain de dix mètres carrés à prendre à son choix dans la parcelle par lui donnée pour servir de lieu de sépulture à lui et à ses descendants à perpétuité ». La croix placée au milieu du cimetière a été érigée par M. Joseph Delaye. Le cimetière a été béni le 5 décembre 1866.
Nous remarquons le long de l’allée principale à droite au rang 12, numéros 115, 116, 117, 118 – les quatre tombes de la famille :
L’extension du 6 juin 1924 : toujours prise dans la propriété des Poncetys, mais entretemps léguée à l’évêché d’Autun par le premier fils de M. de Maisod, Claude-Alphonse, le 3 janvier 1869, quelques mois avant sa mort le 30 mai suivant dans son château de Saint-Martin de Senozan – puis attribuée au département par la loi du 9 novembre 1910 ; ce terrain a été choisi sur 6 critères , notamment ces deux critères : « le sondage fait en un point de la parcelle accuse une profondeur d’environ deux mètres d’un terrain argileux-calcaire suffisamment sain, facile à remuer » et « les habitations et les sources les plus voisines en sont respectivement distantes de 110 m, 125 m et 165 mètres ».
En vous promenant dans le cimetière, vous remarquerez que la croix centrale a été déplacée à gauche de la première allée.
Documents Frédéric BERNARD
Situé en bordure du hameau du même nom, il fut construit en 1877, puis modifié. Il est connu pour avoir été au Xème siècle le berceau historique du village. En levant les yeux, vous admirerez le clocher de l'église, il fut bâti au XIIème siècle et surélevé quelques siècles plus tard.
Son nom est d'origine gauloise. Il fut construit en 1871, il occupe sur la place une position en retrait qui ajoute la modestie à l'élégance de sa construction. Au fond la "chambre de sûreté"! Jusque dans les années 1950, la place entourée de boutiques, fut un véritable centre commercial.
Très rustique, il rappelle l'inconfort dans lequel nos grands-mères lavaient le linge.
A l'ombre du chêne plus que centenaire, le lavoir de la Belouze est aménagé sur la rivière. Il invite à méditer sur l'eau qui coule et le temps qui passe...
Le Lavoir de "Durandis" servit surtout d'abreuvoir. Il offre un point de vue intéressant sur le château, élégant mélange de XIe et de XVIIe siècle.
Dans un écrin de verdure, le lavoir des Plantés, bien qu'ouvert à tous les vents, donne une impression d'intimité.
En route vers Prissé, vous devrez chercher le lavoir de Chevigne. Il a gardé tous ses éléments d'origine : la fontaine, l'abreuvoir et le lavoir. De cet endroit, vous apercevrez les toits d'un prieuré dépendant de Cluny, fondé au Xème siècle, transformé au XVIIIème et devenu demeure privée après la Révolution.
Disposé directement sur la Denante et réduit à sa plus simple expression, il était néanmoins indispensable aux habitants du quartier.
L'association "Villages en Vie" en collaboration avec la commune a édité une plaquette qui retrace l'historique de nos lavoirs à Davayé.